Halte à la douleur !

Calmer la douleur reste, certes, la priorité des priorités. C’est un impératif éthique. Il faut soulager toujours et guérir chaque fois que c’est possible. Soulager la douleur permet d’améliorer la qualité de vie du patient et aussi de favoriser le mouvement. Mais ce n’est qu’après avoir trouvé la cause précise de la douleur par un interrogatoire, un examen clinique sérieux et éventuellement des examens complémentaires qu’il est possible de proposer un traitement approprié et efficace. Le but étant la reprise des activités. Il faut, de toute façon, éviter toute chirurgie intempestive et ne pas opérer trop vite une hernie discale ou une arthrose devant une douleur lombaire, une fissure de ménisque devant une douleur de genou, cela surtout chez un sujet âgé.

- Les antalgiques, comme le paracétamol ou le doliprane® mais également les opioïdes faibles, comme le tramadol, la codéine et l’opium, voire la morphine qui est l’opioïde fort, sont parmi les médicaments les plus consommés au monde. Dans tous les cas, il s’agit d’un traitement du symptôme « douleur » et non de la cause. 
- Des antidépresseurs et certains antiépileptiques ont une action propre sur certaines douleurs chroniques, surtout avec une composante neuropathique, c’est-à-dire par lésion nerveuse. Dans ce cas, il faut commencer le traitement à petites doses et augmenter progressivement afin de réduire le risque d’effets indésirables comme des sensations de vertige, des nausées, une constipation, une somnolence…
- Concernant les anti-inflammatoires, ils sont mieux tolérés au milieu du repas, sont le plus souvent associés à un protecteur gastrique et surtout, doivent être limités à des traitements de très courte durée. Les effets indésirables sont le plus souvent digestifs, le plus grave étant l’ulcère de l’estomac ou du duodénum. En cas de contre-indication, les plantes anti-inflammatoires sont une alternative, surtout l’harpagophytum – ou « griffe du diable » –, le curcuma, la reine-des-prés et les feuilles de cassis, qui doivent être administrées pendant une période prolongée.

- En cas de douleurs chroniques, notamment de lombalgie, le repos prolongé et la suppression des activités sont néfastes : les muscles s’atrophient par inactivité et immobilité, les os se fragilisent, le patient devient passif, le sentiment d’isolement, de dévalorisation croît, et le moral baisse. Il faut, au contraire, bouger, reprendre une activité physique progressive et régulière en évitant, bien sûr, les excès, c’est-à-dire sans dépasser ses limites. Les différentes études ont clairement démontré que les douleurs duraient plus longtemps chez les personnes restant immobiles que chez celles qui étaient actives en continuant à vivre normalement.

- Les injections locales superficielles personnalisées peuvent être très efficaces. Elles sont à différencier des infiltrations profondes de cortisone ainsi que des micro-injections cutanées multiples de mésothérapie. La méthode consiste à injecter assez superficiellement, avec une fine aiguille, une ampoule d’anti-inflammatoire associée à un anesthésique local et à une très faible dose de corticoïde à action rapide à l’endroit même des lésions responsables de la douleur.
- Leur objectif est de réduire l’inflammation à son origine. Après une palpation minutieuse, les injections sont effectuées exactement au niveau des zones douloureuses, qui correspondent à la souffrance d’un ligament, d’un tendon ou à une contracture musculaire. Elles peuvent aussi être effectuées dans un « pincé-roulé » cutané douloureux et épaissi. Elles doivent être réalisées selon une technique bien codifiée et dans des conditions parfaites d’asepsie.
- Quelle que soit la localisation de la douleur, qu’elle soit aiguë ou chronique, d’origine mécanique (lombalgie, sciatique, névralgie, céphalée cervicale, tendinite…), inflammatoire (rhumatismes comme la spondylarthrite, le rhumatisme psoriasique, la polyarthrite rhumatoïde…), en cas de douleurs diffuses  ou encore en cas de séquelles douloureuses après une fracture ostéoporotique de vertèbre, de hanche, du poignet ou du bassin…, cette méthode permet de soigner rapidement et durablement le patient.
- Ce traitement local, peu douloureux et dénué d’effets secondaires, présente l’avantage d’éviter la prise prolongée de médicaments et, dans bien des cas, d’éviter la chirurgie.
- Il n’y a pas de contre-indications à ces injections, qui peuvent être faites aussi bien chez les sujets atteints de troubles digestifs (avec un protecteur de l’estomac) que chez les personnes âgées et même chez les patients traités par anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires : aspirine à faible dose et clopidogrel (Plavix®).

- Si la douleur est d’origine mécanique, une manipulation vertébrale, bien effectuée par un spécialiste compétent et en l’absence de contre-indication peut être efficace en « débloquant » les vertèbres en dysfonction et en libérant les spasmes musculaires.
- L’ostéopathie permet au corps de retrouver toute sa mobilité et de se rééquilibrer, mais attention à l’image suggestive de la vertèbre déplacée ! Pour l’ostéopathe, il peut exister une relation entre mal de dos et troubles fonctionnels de l’intestin ou du foie.
- Le massage manuel est utilisé comme moyen de sédation, de détente musculaire et de relaxation. Il est perçu comme bénéfique et améliore la relation entre le kinésithérapeute et son patient, tout en instaurant un climat de confiance. Son rôle est également de faire pratiquer des exercices d’étirement, de renforcement musculaire et d’équilibre. Les séances de rééducation doivent s’accompagner d’une éducation posturale avec conseils ergonomiques et d’hygiène de vie.
- Tout ce qui aide à mieux gérer son stress et à atténuer la douleur est bienvenu : relaxation, sophrologie, hypnose, musicothérapie, méditation, yoga, tai-chi…, toujours associés à la pratique d’une activité physique régulière recommandée pour la prévention et la réduction de la douleur chronique.
 

- Comme nous l’avons vu, le manque en vitamine D amplifie la douleur chronique. Plusieurs études ont suggéré un lien entre taux bas de vitamine D et douleur lombaire chronique, des genoux et maux de tête. La correction d’une insuffisance en vitamine D chez les sujets diabétiques souffrant de neuropathie réduit significativement l’intensité des douleurs ainsi que les fourmillements et engourdissements des extrémités. En bref, il faut supplémenter en vitamine D non seulement les personnes âgées, mais toutes celles qui ne s’exposent pas au soleil. 
- La prise en charge d’une malocclusion dentaire (mauvais contact des dents) ou d’un bruxisme peut améliorer des douleurs de mâchoires, cervicales, des maux de tête, voire en cas de stress excessif dans un « terrain prédisposant », des douleurs plus diffuses . On s’aidera alors d’une équilibration occlusale ou encore, la nuit, du port d’une gouttière réalisée sur mesure qui repositionnera la mâchoire et évitera une usure prématurée des dents.

La thalassothérapie et les cures thermales, dans un cadre touristique particulièrement soigné et dépaysant, peuvent être l’occasion de s’éloigner de son environnement habituel, afin de prendre du recul face à ses difficultés quotidiennes. Cela contribue à renforcer la « mode » de cette thérapeutique officiellement reconnue par les facultés de médecine.