La Spondylarthrite (SPA)

La Spondylarthrite (spa)

La spondylarthrite est un rhumatisme inflammatoire chronique à prédisposition génétique, au cours duquel l’inflammation débute habituellement au niveau des sacro-iliaques (articulations entre le sacrum et l’os iliaque du bassin) puis s’étend de façon ascendante à la colonne vertébrale, entraînant une raideur, plus rarement une ankylose. Comme son nom l’indique (spondylos = vertèbre en grec), la spondylarthrite atteint surtout la colonne vertébrale.

Ce rhumatisme atteint surtout l’homme jeune et débute généralement entre 20 et 30 ans. 
Le diagnostic est parfois posé avec retard et il n’est pas rare d’être amené à évoquer le diagnostic chez un patient souffrant de lombalgies inflammatoires depuis plusieurs mois ou années.
Au début de la maladie, le patient ressent une douleur dans le bas du dos et en pleine fesse, en fin de nuit et le matin au réveil, qui s’améliore progressivement au cours de la journée. Il s’y associe une sensation de raideur matinale de la région lombaire qui va être longue à disparaitre
Ces douleurs d’horaire inflammatoire sont rapidement améliorées par les anti-inflammatoires. .

Une atteinte oculaire (uvéite avec œil rouge et douloureux), une douleur du talon, des tendinites, une douleur de la paroi thoracique antérieure ou une inflammation des articulations périphériques (arthrites des interphalangiennes distales des doigts ou aspect d’orteil en saucisse) peuvent être révélatrices ou survenir à tout moment de l’évolution de la maladie.

Le tabac est un facteur de risque et de sévérité, dépendant de la dose.

Ce n’est pas une maladie infectieuse ni contagieuse. 

Avant de parler de spondylarthrite primitive, une étiologie doit être recherchée. En effet, le rhumatisme peut apparaître au cours d’une maladie de peau très fréquente : le psoriasis, mais dans plus de 10% des cas le rhumatisme psoriasique précède l’apparicion du psoriasis cutané.il peut également être secondaire à une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (rectocolite hémorragique, maladie de Crohn), ou encore dans les suites d’une arthrite réactionnelle, elle-même secondaire à une maladie sexuellement transmissible à chlamydia.
L’interrogatoire et l’examen clinique rechercheront avec soin des lésions cutanées de psoriasis (plaques rouges recouvertes de squames) au niveau du cuir chevelu, des plis, des coudes, des genoux ou de la région lombaire ou une atteinte des ongles, l’existence de troubles digestifs et d’antécédents de maladie vénérienne. Ces signes orienteront alors vers le diagnostic de spondylarthrite secondaire.
L’augmentation de la VS et de la CRP peut confirmer l’inflammation, mais est inconstante.

Les radios montrent un signe essentiel : le flou, la condensation, le pseudo-élargissement ou
la disparition des sacro-iliaques. Plus tardivement des « ponts osseux » (syndesmophytes) se constituent entre les vertèbres.

Ces signes radiologiques sont souvent tardifs. La résonance magnétique (irm)  de la colonne et surtout des sacro-iliaques apportent alors la preuve la plus précoce de cette maladie inflammatoire. 
►Intérêt du diagnostic précoce par l’irm des sacro-iliaques qui met en évidence l’inflammation.

L’antigène HLA B27, recherché en effectuant une simple prise de sang, prend tout son intérêt dans les formes douteuses ou atypiques ; en effet, la maladie survient sur un terrain génétiquement prédisposé puisqu’il existe des formes familiales et que l’antigène HLA B27 est présent dans plus de 80 % des cas de spondylarthrite (alors que la fréquence de cet antigène n’est que de 5 à 10 % dans la population témoin).
Cela signifie que les sujets porteurs du gène HLA B27 ont plus de risque de contracter ce rhumatisme inflammatoire, mais sa présence est inconstante et non spécifique.
►La spondylarthrite atteint surtout l’homme jeune. Cependant les formes féminines ne sont pas rares. Elles sont volontiers moins sévères avec inflammation à l’IRM des sacro-iliaques moins fréquente. De plus chez la femme la fatigue est plus importante et la qualité de vie plus altérée, d’où la grande difficulté de diagnostic avec la fibromyalgie.
L’évolution se fait souvent par poussées inflammatoires douloureuses touchant préférentiellement la colonne avec fatigue. La raideur s’accentue peu à peu et une cyphose dorsale peut s’installer progressivement en l’absence de diagnostic et de traitement précoce.

 

Le Traitement

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ains) sont efficaces sur les poussées de la maladie. Les injections locales superficielles présentent l’avantage d’éviter la prise prolongée d’ains. Après une palpation minutieuse, elles sont effectuées exactement au niveau des zones douloureuses. Cette méthode « personnalisée » aide à soigner rapidement et souvent durablement le patient.
On y s’associe une hygiène de vie et une kinésithérapie orientée vers l'auto-étirement afin d’éviter l’ankylose en « mauvaise position » ; 
Les anti-TNF constituent un progrès thérapeutique remarquable dans la spondylarthrite et le rhumatisme psoriasique sévère. Cette nouvelle classe médicamenteuse, reposant sur la biothérapie, est réservée aux échecs des traitements classiques du fait du risque d'effets secondaires (sensibilité accrue aux infections notamment pulmonaires avec possibilité de réveil d’une tuberculose…).
Leur rôle est de limiter l’intensité et l’extension de la réaction inflammatoire au cours des poussées rhumatismales : Enbrel® et Humira® par injection sous-cutanée, Rémicade® par voie intraveineuse.
Le traitement, qui est très onéreux, doit être prescrit à l’hôpital, mais vous pourrez continuer à être suivi par votre rhumatologue en ville pour une surveillance régulière et attentive.

En cas de spondylarthrite évolutive, le patient peut bénéficier d’une prise en charge à 100 % et les différents soins et examens en rapport avec cette pathologie seront totalement remboursés par la Sécurité sociale (si le médecin est conventionné secteur 1).