La Nevralgie cervico-brachiale (NCB)

LA DOULEUR PART DU COU ET DESCEND DANS UN MEMBRE SUPERIEUR

La douleur se dirige vers l’épaule, le bras et se termine au bout de certains doigts.
Elle peut s’arrêter au coude ou au poignet, mais s’accompagne souvent de fourmillements des doigts.

Cette sciatique du bras est une complication des douleurs cervicales, qui sont très fréquentes et qui
atteignent, comme nous l’avons vu, plus souvent la femme que l’homme.
La douleur de la névralgie peut être très intense, traçante et à recrudescence nocturne. Elle s’associe
souvent à des fourmillements, des décharges électriques ou des engourdissements d’un ou plusieurs
doigts. Ces troubles sensitifs traduisent la souffrance d’un nerf cervical comprimé.
La douleur du cou irradie très souvent vers les muscles trapèzes ou les omoplates.
Elle peut s’accompagner de maux de tête ; la douleur qui part du cou monte alors également à
la tête, avec projections permanentes ou épisodiques au niveau du crâne. Des vertiges et des
bourdonnements d’oreille peuvent être associés.
Le patient peut décrire aussi une limitation des mouvements du cou.

Ce sont d’ailleurs les mouvements de la tête et du cou qui réveillent la douleur du membre supérieur,
alors que la mobilité de l’épaule est normale.

QUELS SONT LES FACTEURS DECLENCHANTS ?

Un certain nombre de facteurs favorisent les douleurs cervicales et la névralgie : les mauvaises
positions de la tête pendant le travail, lors de certains gestes quotidiens et au cours de la nuit, un
mouvement brusque du cou, le froid, l’humidité, les courants d’air, l’air pulsé de la climatisation, les
vitres entrouvertes en voiture. Viennent s’ajouter le surmenage, les troubles du sommeil, la fatigue et
le mauvais stress lié à des problèmes familiaux ou professionnels.
La névralgie peut être due à une manipulation cervicale mal faite ou apparaître à la suite d’un accident
de voiture (le fameux coup du lapin).

ARTHROSE, HERNIE DISCALE : RESPONSABLES DE NEVRALGIE

La névralgie cervico-brachiale est habituellement liée à la compression et à l’irritation d’une racine
nerveuse cervicale (C6, C7 ou C8), soit par une hernie discale ( non visible sur les radiographies
simples), soit plus souvent par une poussée inflammatoire d’une arthrose cervicale (usure des disques
et des petites articulations postérieures).
Les fourmillements ou la douleur irradient vers le pouce dans la NCB C6, vers les doigts médian dans
la NCB C7 et vers le 5ème doigt en cas de NCB C8.

La radiographie simple du rachis cervical, qui peut être normale, va montrer une simple raideur du
cou, des pincements de disques ou des signes d’arthrose, notamment des articulations postérieures.
L’arthrose cervicale, qui peut rétrécir les trous de conjugaison où passent les nerfs cervicaux, est
extrêmement fréquente avec l’âge, mais est heureusement très souvent non douloureuse.

La radiographie permet surtout d’éliminer une maladie au pronostic plus sévère (tassement de
vertèbres, infection, tumeur…) en s’aidant au besoin du scanner ou de la résonnance magnétique.

LES DIAGNOSTICS A ELIMINER

Le diagnostic de névralgie cervico-brachiale, qui relativement facile, ne sera envisagé qu’après avoir
éliminé :
• une angine de poitrine où la douleur constrictive peut n’être localisée qu’à l’épaule ou au
bras gauche : intérêt d’un interrogatoire minutieux et de l’électrocardiogramme ;
• une maladie du poumon, notamment une tumeur du sommet pulmonaire : la radiographie
pulmonaire sera alors demandée au moindre doute ;
• une tendinite d’épaule, encore appelée périarthrite, d’ailleurs parfois associée ;
• un syndrome du canal carpien : c’est le nerf médian qui est comprimé au niveau du poignet.
Les fourmillements et les engourdissements des trois premiers doigts surviennent en règle
générale la nuit, réveillant le patient. Mais il peut y avoir une douleur qui remonte le long du
membre supérieur jusqu’au coude et même jusqu’à l’épaule. L’électromyogramme peut alors
être utile pour différencier le syndrome du canal carpien où le nerf média est comprimé au
niveau du poignet, de la NCB où un des nerfs cervicaux est comprimé au niveau du cou.

QUELS SONT LES TRAITEMENTS QUI SOULAGENT ?

Le traitement est avant tout médical et repose sur :
le port d’un collier cervical afin de soulager la douleur et réduire la mobilité du cou,
• les antalgiques, au besoin les opioïdes forts (morphine) en cas de névralgie aiguë,
hyperalgique, réellement insupportable,
• les anti-inflammatoires non stéroïdiens, au besoin associés à un protecteur de l’estomac, car il
y a une inflammation du nerf cervical comprimé.
Certains médecins préfèrent prescrire la cortisone en comprimés à forte dose, pendant une
courte durée ;
• les myorelaxants en cas de névralgie à recrudescence nocturne avec contractures
musculaires intenses ou s’il existe une insomnie associée (par exemple, Tétrazepam le soir) ;
• un antiépileptique le Rivotril® le soir mais surtout le Lyrica® censé agir sur la douleur par
lésion nerveuse.
• Les injections locales d’un mélange d’anti-inflammatoires et d’un anesthésique local au niveau
des points douloureux de la nuque et du membre supérieur.



Les manipulations cervicales sont formellement contre-indiquées pendant la crise.