Mal de dos. Quand les cervicales coincent

(notre temps : 29 aout 2019 –Magali QUENT)

Les cervicales sont fragiles et nous ne leur facilitons pas la vie en passant nos journées penchés sur notre table de travail et notre smartphone… ce qui multiplie le poids de la tête par cinq, les obligeant à supporter 25 kg! La nuit, faute d’oreiller adapté, nous maintenons le cou en extension, voire en rotation en dormant sur le ventre, tirant ainsi davantage sur les cervicales.

• À l’origine du mal…
À force de mauvaises sollicitations, elles finissent par souffrir d’arthrose (usant disques et petites articulations postérieures), irriter les nombreuses racines nerveuses présentes dans le cou et générer d’intenses contractures musculaires réflexes… Toutes ces douleurs sont favorisées par le froid, l’humidité, les courants d’air, le surmenage, le stress excessif, un sommeil non réparateur…

• Les différentes manifestations
Banal et fréquent, le torticolis est un blocage dû à des contractures musculaires, conséquence de mauvaises positions. La céphalée cervicale est aussi très fréquente: la douleur part du cou et remonte à la tête. À ne pas confondre avec une migraine ou une céphalée de tension, elle peut être la conséquence de mauvaises postures fixes, d’un traumatisme ("le coup du lapin") ou d’une manipulation mal faite. La névralgie cervico-brachiale se caractérise par une douleur localisée d’un côté du cou, jusqu’à certains doigts, traduit la compression et l’inflammation d’un nerf (comme dans une sciatique), par hernie discale ou poussée inflammatoire d’arthrose.
Quant à l’arthrose cervicale, très fréquente passé 40 ans, elle peut raidir le cou et générer des douleurs localisées au niveau des muscles trapèzes et des omoplates. Mais, elle est souvent indolore, sauf en cas de poussée inflammatoire.
 

• Les traitements
Ils consistent à soulager la douleur par les traitements adaptés: applications de chaleur, antalgiques, anti-inflammatoires avec protection gastrique, port d’un collier cervical quelques jours pour mettre le cou en décharge et surtout rééducation posturale et renforcement musculaire de la zone.
Quant aux infiltrations profondes radioguidées de cortisone, elles n’ont pas démontré leur efficacité et exposent à des complications neurologiques. Seules les injections locales superficielles d’anti-inflammatoires et de corticoïdes sont efficaces et sans risques.
 

• Et les manipulations?
Elles sont déconseillées en première intention dans les douleurs du cou: rappelons que certaines céphalées cervicales peuvent être consécutives à une manipulation mal réalisée…


• Rendez-vous chez le dentiste!
Les deux articulations temporo-mandibulaires (ATM), qui relient la mâchoire inférieure à la base du crâne peuvent souffrir d’un DAM (dysfonctionnement de l’appareil manducateur) et entraîner douleurs cervicales et maux de tête. Ce trouble méconnu et pourtant fréquent est généré par une mauvaise occlusion dentaire due à une extraction non compensée, des prothèses inadaptées, un traitement d’orthodontie trop rapide, un traumatisme ou encore un bruxisme (grincement ou serrement incontrôlé des dents en période de stress). Port d’une gouttière occlusale la nuit, parfois meulage de la dentition, sont autant de solutions efficaces proposées par le dentiste.
Avec les conseils du Dr Charley Cohen, rhumatologue, ancien chef de clinique à la faculté de médecine de Paris, spécialiste en médecine physique et traumatologie du sport.
Auteur de « Mal de dos, toutes les solutions antidouleur », 399 pages, Editions Guy Trédaniel