À la recherche des causes de la fatigue

La difficulté à effectuer des tâches physiques ou mentales est une plainte fréquente de consultation. Les principales causes de ce fléau sont le sommeil de mauvaise qualité procurant des nuits non réparatrices et le stress excessif familial ou professionnel. L’entrée de l’hiver, avec sa chute de température et son manque de luminosité, est une période propice à l’installation d’une fatigue.
Ce manque d’énergie exagéré peut être psychique ou physique avec une intrication possible. Les caractéristiques de la fatigue ressentie peuvent orienter le diagnostic. On pense plutôt à une origine psychologique quand elle est présente dès le réveil. Il y a de fortes probabilités pour qu’elle soit physique, le symptôme révélateur d’une maladie, quand elle augmente d’intensité durant la journée. Elle est alors un signe d’alarme.

 

Une cause médicale doit être éliminée par un interrogatoire, un examen clinique minutieux, une analyse de sang et au besoin, l’imagerie médicale. En premier lieu, une carence en fer responsable d’anémie par saignement digestif ou vaginal, une baisse du fonctionnement de la glande thyroïde ou plus rarement de la glande surrénale. La fatigue peut apparaître lors d’une infection virale ou bactérienne (grippe, hépatite virale, mononucléose infectieuse, tuberculose…), d’une hypoglycémie et d’un diabète déséquilibré, d’une tension artérielle trop élevée ou trop basse, d’une insuffisance rénale, hépatique ou cardiaque, d’une sclérose en plaques ou d’une maladie de Parkinson, d’une maladie auto-immune (rhumatisme inflammatoire comme la spondylarthrite, le rhumatisme psoriasique ou la polyarthrite rhumatoïde, maladie inflammatoire chronique de l’intestin) voire d’un cancer du fait de la maladie elle-même ou encore des traitements. Elle peut encore être la conséquence de la prise de certains médicaments tels que les antihypertenseurs comme les bétabloquants ou les antalgiques opioïdes.
Même touchés par des formes légères à modérées, les malades Covid-19 peuvent rester des semaines et des mois extrêmement fatigués.
En revanche, c’est une idée reçue de considérer que les antibiotiques fatiguent, c’est l’infection bactérienne elle-même qui en est la cause.

 

La fatigue psychique est de plus en plus présente dans notre quotidien. En effet, un événement de vie perturbant, tels qu’un conflit familial ou professionnel, un deuil ou des difficultés financières…, peut révéler une fatigue. Avec la crise sanitaire, le télétravail et la visioconférence qui se sont imposés dans notre quotidien, sont responsables de fatigue mentale.
Il est nécessaire de consulter afin d’éliminer un état dépressif. Nous le savons une douleur chronique, mal de dos par exemple, peut provoquer une dépression secondaire.
Dans la dépression masquée, il n’existe pas au premier plan de signe de tristesse, mais on peut déceler néanmoins deux symptômes : la fatigue intense le matin, aggravée par le repos et l’insomnie dite de seconde partie de nuit avec réveil précoce. « J’ai mal » signifie alors « je me sens mal », « je vais mal ». Mais, il faut éviter de dire la phrase type, « c’est dans la tête ».

enlightenedCette fatigue, parfois épuisante, quasi constante chez les fibromyalgiques, peut également être le symptôme d’une maladie à traiter différemment ou nécessitant une attention, une écoute particulière.

Il s’agit de :

  • l’apnée du sommeil,
  • du burn out ou du bore out,
  • du syndrome de fatigue chronique sans cause identifiée,
  • ou encore de la maladie de Lyme, quand l’infection non traitée devient chronique.

L’absence de diagnostic et de reconnaissance d’une fatigue durable peut déclencher une dépression réactionnelle qui est alors la conséquence et non la cause de l’état de fatigue.