Qu'est-ce que la colonne vertébrale ? De quoi est-elle composée ? Combien de vertèbres ? Que sont les disques intervertébraux ? A quoi servent-ils ?
La colonne vertébrale encore appelée rachis dans le jargon médical est formée d’un empilement de vertèbre et joue un rôle primordial dans le maintien et l’équilibre du corps.
Vertèbres, disques, ligaments et muscles qui la composent, en fait une véritable charpente articulée du corps humain. Il y a de haut en bas 7 vertèbres cervicales, 12 vertèbres dorsales et 5 vertèbres lombaires puis le sacrum et le coccyx.
Entre les vertèbres, il y a les disques intervertébraux ceux sont des amortisseurs qui servent à absorber les chocs et à répartir les pressions. Les vertèbres sont unies par l’arrière par les articulations postérieures.
Enfin des ligaments et des muscles puissants solidarisent les vertèbres et maintiennent les 3 courbures naturelles.
Faut-il parler du mal de dos ou des maux de dos ?
Il y a bien sur plusieurs maux de dos. D’abord les douleurs cervicales ressenties au niveau du cou avec des irradiations fréquentes vers les muscles trapèzes et les omoplates. La douleur peut également monter à la tête, on parle de mal de tête d’origine cervicale. La douleur peut également descendre dans un membre supérieur jusqu’à la main et au bout des doigts, on parle alors de névralgie cervico-brachiale. Puis, il y les douleurs dorsales entre les omoplates qui peuvent survenir après des efforts de torsion brusques du tronc. Elles correspondent souvent à une douleur projetée à partir du cou. Puis, viennent les lombalgies situées en bas du dos qui peuvent également irradiées dans un membre inférieur (cuisse, jambe, pied), il s’agit de la sciatique, du nom du nerf en cause qui est comprimé.
On doit également différencier les maux de dos d’origine mécanique ou plus exactement posturale, les plus fréquents, des formes secondaires comme un rhumatisme inflammatoire (la spondylarthrite ou le rhumatisme psoriasique…).
Quelles sont les origines possibles de la douleur ?
Les origines possibles sont multiples : il peut s’agir de mauvais geste de la vie courante comme un effort de soulèvement mal exécuté, d’une position contraignante assise prolongée « dos rond, tête penchée en avant » devant un ordinateur, le fait de dormir à plat ventre, les longs trajets quotidiens en voiture avec des vibrations transmises au corps entier, le manque d’activité physique ou au contraire les mauvaises pratiques sportives avec des techniques inadaptées et des mouvements mal exécutés…
Quelles sont les autres facteurs pouvant causer un mal de dos ?
On peut rajouter la surcharge pondérable, les accidents du type « coup du lapin », les chutes, une dysfonction des articulations de la mâchoire due à une malocclusion dentaire ou à un bruxisme responsable de douleurs cervicales…
Plus stress travail : Mauvaise ambiance, non reconnaissance d’un travail fourni, manque de concentration (en plus des gestes répétitifs).
Pourquoi plus souvent les femmes ?
Les douleurs lombaires et les sciatiques, notamment au travail, touchent autant l’homme que la femme. Cependant, les femmes sont nettement plus exposées aux douleurs cervicales, dorsales et du coccyx.
Pourquoi cette injustice ? Elles ont de nombreuses raisons de souffrir du dos : musculature moins développée, vie de famille parfois des tâches ménagères fatigantes, port d’enfants en bas âge, poitrine parfois trop forte, cambrure lombaire excessive, port de chaussures à talons trop hauts, grossesse, plus grande sensibilité au stress, dépressions plus fréquentes qui peuvent s’exprimer par des douleurs du dos.
La fibromyalgie responsable de douleurs musculaires diffuses, persistantes et surtout rachidiennes, touche 90% des cas, les femmes qui ont un seuil de tolérance à la douleur plus bas et sont plus sensibles au mauvais stress.
Sans oublier avec l’âge et après la ménopause, l’ostéoporose avec ses fractures de vertèbres.
A-t-on mal aux vertèbres ?
Non, on a pas mal aux vertèbres sauf en cas de fracture le plus souvent sur Ostéoporose. Mais cette fragilité osseuse avec l’âge appelée ostéoporose n’est pas par elle-même douloureuse. Elle est longtemps silencieuse avant la première fracture qui survient chez les sujets plus âgés après la ménopause à l’occasion d’un traumatisme minime tel une simple chute de sa hauteur.
Il peut y avoir une inflammation des plateaux vertébraux (Modic 1) visible à l’irm dans la lombalgie chronique.
L'usure des disques intervertébraux est-elle le principal facteur de mal de dos ?
Pourquoi s'usent-ils ? Qu'est-ce qu'une hernie discale ?
L’usure du disque est certainement le facteur le plus connu à l’origine de douleur mais il n’est surement pas le seul responsable. Avec les années, le disque se déshydrate, il ne joue plus son rôle d’amortisseur. Des fissures commencent à apparaître, s’ensuit une diminution de hauteur du disque (discopathie avec pincement discal) qui peut conduire à l’arthrose. L’usure est due au vieillissement et aux contraintes mécaniques, aux efforts répétés et mal exécutés dans l’activité professionnelle ou sportive.
Une contrainte excessive peut faire sortir vers l’arrière le noyau central à travers une fissure de l’anneau du disque usé provoquant alors une hernie discale. Si la hernie discale touche le nerf, la compression plus l’inflammation du nerf provoque au niveau lombaire : une sciatique ou une cruralgie et au niveau cervical : une névralgie cervico-brachiale.
Parmi les causes anatomiques possibles, il peut s’agir d’une souffrance des petites articulations postérieures, des ligaments ou encore de contractures musculaires.
Les muscles du dos, en se contractant, peuvent-ils engendrer des douleurs ?
Comment se produisent les contractions réflexes ?
Que sont les contractures musculaires dites primitives ? A quoi sont-elles dues ? La fatigue ou le stress peuvent-ils être responsable du mal de dos ? Pourquoi ce type de douleur s'installe-t-elle dans le dos plutôt qu'ailleurs ?
Si la faiblesse musculaire par manque d’activité physique peut être à l’origine du mal de dos, le muscle lui-même, en se contractant peut aussi engendrer des douleurs.
La contracture peut être primitive en cas de surmenage ou d’élongation du muscle. Elle est le plus souvent secondaire si le muscle réagit de façon réflexe à une douleur provoquée par une pathologie sous-jacente du disque ou des ligaments.
Le stress est une réponse d’adaptation normale de l’organisme à des évènements ressentis comme agressifs. Il va créer une tension au niveau de certains muscles, les plus fragiles du corps. Lorsqu’il est excessif ou devient chronique, la tension musculaire augmente et des contractures musculaires douloureuses apparaissent.
La fatigue comme l’insomnie et l’anxiété voire la dépression abaisse le seuil de tolérance à la douleur et amplifie l’intensité de la douleur. Rappelons que des douleurs diffuses associées à une fatigue intense et un sommeil non réparateur peuvent entrer dans le cadre d’une fibromyalgie.
Le dos est une zone de prédilections où s’extériorise un problème psychologique ou d’un état dépressif parfois ignoré. Mais on a trop tendance à penser et à dire « c’est psychologique ou c’est encore dans la tête » alors que la place du psychisme dans les douleurs du dos est souvent relativement limitée.
Qui faut-il consulter ?
En priorité son médecin traitant qui va proposer les premiers soins médicaux et qui l’adressera au besoin à un rhumatologue ou à un kinésithérapeute.
Quel est le rôle des médicaments dans la prise en charge du mal de dos ?
Calmer la douleur reste certes la priorité des priorités.
Mais ce n’est qu’après avoir trouvé la cause précise de la douleur que l’on peut proposer un traitement approprié et efficace.
Le médecin va prescrire un antalgique qui est un antidouleur mais qui n’agit pas sur la cause. En cas de douleur intense, on peut prescrire un anti-inflammatoire sous protection gastrique surtout si il y a une inflammation d’un nerf comme dans la sciatique ou la névralgie.
La cortisone est déconseillée en cas de mal de dos.
Certains antidépresseurs ou anti épileptiques ont une action propre sur la douleur chronique surtout par lésion nerveuse.
Quelles sont les différentes méthodes utilisées pour soigner le mal de dos ?
Les applications de chaleur ont un effet décontracturant.
Le repos au lit est à éviter ou doit être le plus court possible. Mais, tout faire pour que le sommeil soit de bonne qualité. En cas de crise aigüe, le port d’une ceinture lombaire ou d’un collier cervical peuvent aider.
Les injections locales superficielles constituées d’un anesthésique local, d’un anti-inflammatoire et d’une très faible dose de corticoïde à action rapide sont effectuées après une palpation minutieuse au niveau des points douloureux permettent de soulager de façon rapide et durable la douleur sans effets secondaires.
Cette technique doit être différenciée des infiltrations profondes de cortisone ainsi que des micro-injections multiples de la mésothérapie.
La kinésithérapie se pratique une fois l’épisode aigu passé. En dehors des massages, le rôle du kiné consiste à faire exécuter un certain nombre d’exercices (de renforcement musculaire et d’auto étirement) que le patient aura à assimiler et à continuer par la suite chez lui de préférence tous les jours.