Mal de dos: et si c'était...

 

Mal De Dos – et si c’était le Stress
 
Le stress est une réponse normale de l’organisme à des événements qui nous agressent. Quand une personne se trouve dans l’incapacité d’affronter telle ou telle situation (conflits familiaux, difficultés professionnelles), le stress créé une tension au niveau de certains muscles. Si celui-ci est excessif, ou s’il devient chronique, la tension musculaire augmente et de douloureuses contractures musculaires peuvent apparaître.
De plus, le stress mal géré abaisse le seuil de tolérance à la douleur et en amplifie la sensation au niveau des zones les plus fragiles du corps. 
Certaines pathologies (telles que douleurs cervicales ou dorsales, maux de tête, douleurs diffuses de la fibromyalgie, colopathie spasmodique…) surviennent plus facilement chez les personnes stressées, anxieuses et émotives.
Le stress professionnel pèse lourd dans le déclenchement du mal de dos : une mauvaise ambiance au travail, les rapports conflictuels avec la hiérarchie, un manque de considération, la non reconnaissance du travail fourni ou encore la pression par rapport à la rentabilité.
De plus, des gestes répétitifs ou une mauvaise position associée prolongée « dos rond, tête en avant » ne fera qu’aggraver le mal de dos.
Il est donc nécessaire de traiter la douleur mais également il faut essayer de mieux gérer son stress par la relaxation, la sophrologie, le yoga ou encore le taï-chi et en améliorant la qualité du sommeil.
 
 
Mal De Dos – et si c’était le Manque d’activité physique
 
Nous avons une vie trop sédentaire. La faiblesse musculaire par manque d’activité physique est un facteur de risque majeur du mal de dos. Il est donc important de renforcer les muscles du dos et les abdominaux par un programme d’exercices adaptés, à faire de préférence tous les jours.
Mais tous les sports n’offrent pas les mêmes bénéfices. La nage sur le dos et la brasse         « coulée » sont conseillés, à condition qu’elles soient pratiquées avec une bonne technique, mais pas la brasse classique sur le ventre. Le stretching à base d’étirements lents est recommandé. Il en est de même de la marche sportive, du jogging, du yoga, de la danse et du cyclisme, à condition de respecter certaines règles de prudence.
Le tennis, le golf, la planche à voile et l’équitation, souvent critiqués, effectivement nocifs pour le dos des débutants, peuvent être pratiqués avec modération par des sportifs entraînés et de bon niveau.
Vous pouvez pratiquer votre sport favori à condition d’avoir un entrainement progressif, une bonne maîtrise de la technique, un matériel adapté et d’effectuer un échauffement préalable avec des exercices d’étirements.
De plus, l’insuffisance d’activité physique est un facteur de risque majeurpour un passage à la chronicité.
 
Mal De Dos – et si c’était une Dépression
 
La douleur provoquée par une même cause sera différemment ressentie selon l’état « psychologique » préexistant du sujet qui la subit. 
Le stress excessif, l’anxiété, l’émotion désagréable, l’insatisfaction ou la mauvaise  ambiance au travail, le surmenage, les troubles du sommeil, la fatigue et bien sûr la dépression sont autant de facteurs qui abaissent le seuil de tolérance à la douleur et amplifient la sensation.
Le dos est une zone de prédilection où s’extériorise un problème psychologique ou un état dépressif parfois ignoré. Cela dit, avant de poser le diagnostic de « maladie psychosomatique », il faut éliminer toutes les autres causes possibles de la douleur.
Toutefois, devant une douleur traînante et des radiographies normales, le médecin a trop souvent tendance à penser et à dire « c’est psychologique » ou « c’est dans la tête » alors que la place du psychisme dans les douleurs du dos est souvent relativement limitée.
Un sujet déprimé est plus vulnérable aux sensations douloureuses et d’une manière générale, les difficultés psychologiques préexistantes facilitent l’apparition d’une douleur chronique.
D’ailleurs, beaucoup de dépressifs sont des « douloureux ». Ils en ont « plein le dos ».
À l’extrême, une authentique dépression peut être masquée par un signe physique. Ainsi, une douleur persistante, de surcroît rebelle au traitement bien conduit, peut cacher une dépression. Dans cette dépression masquée, la plainte dépressive est au second plan et laisse place, au-devant du tableau, à des plaintes somatiques de souffrances corporelles tenaces et invalidantes : mal de dos, douleurs du coccyx, maux de tête, douleurs diffuses mais également douleurs pelviennes ou abdominales…
Dans la dépression masquée, il n’y a pas au premier plan de signes de déprime, mais à l’interrogatoire on peut retrouver deux signes : la fatigue matinale et l’insomnie avec réveil précoce.
La dépression parfois masquée peut s’exprimer par des plaintes somatiques où les douleurs du dos sont au premier plan. Mais à l’inverse, la dépression est souvent la conséquence de douleurs chroniques.
Traiter la douleur physique notamment par les injections locales et la rééducation ne suffit pas. Il faut prendre en charge la dépression associée par les antidépresseurs qui ont également une action spécifique sur la douleur chronique.
 
Mal De Dos – et si c’était un déplacement de vertèbre
L’hypothèse fondée sur un « déplacement de vertèbre » et sa « remise en place » par la manipulation constitue une image suggestive qui frappe l’imagination mais qui ne repose sur aucune base scientifique. En fait, la vertèbre altérée « ne se déplace pas » comme on a tendance à la croire et à la dire et il n’est donc pas question « qu’on la remette en place ». Cependant, une manipulation bien effectuée peut être efficace en « débloquant » les vertèbres en dysfonction et en libérant les spasmes musculaires.
Les manipulations doivent être pratiquées, si elles sont justifiées, par un spécialiste compétent et entraîné à ces techniques, toujours avec prudence, en douceur et après avoir posé le bon diagnostic. 
Elles sont toujours précédées de manœuvres de détente.
Toute manipulation vertébrale est interdite en cas d’entorse grave, de fracture vertébrale, de lésion infectieuse ou tumorale, d’une fragilisation des vertèbres par ostéoporose, d’une poussée inflammatoire d’arthrose ou de vertiges d’origine vasculaire.
 
 
Mal De Dos – et si c’était un Ulcère de l’estomac
 
Il s’agit d’un piège. Une douleur ressentie au niveau du dos peut être une projection douloureuse provenant d’un organe situé à distance. Un ulcère de l’estomac ou du duodénum donne parfois une douleur isolée du milieu du dos sans brûlures d’estomac. Une erreur de diagnostic conduisant à la prescription d’anti-inflammatoire ou d’aspirine va alors aggraver l’ulcère avec le risque de le faire saigner ou de le perforer. Dès le moindre doute, une fibroscopie s’impose en urgence pour éliminer l’ulcère.
 d’autres douleurs « projetées », une maladie du pancréas peut se révéler par une douleur du milieu du dos, ou encore un calcul rénal par des douleurs lombaires.
En cas de doute, il faut faire une échographie abdominale voire un scanner.
 
 
Mal De Dos – et si c’était le surpoids
 
L’excès de poids et le relâchement musculaire qui lui est associé, surchargent le bas du dos et peuvent effectivement favoriser les lombalgies et l’aggravation d’une arthrose rachidienne.
En cas de perte de poids, on observe souvent une diminution des douleurs lombaires. De plus la perte de poids permet plus aisément de faire du sport et des exercices afin de lutter contre le mal de dos.
 Cependant, l’obésité surcharge en premier lieu les articulations du membre inférieur. Elle favorise par conséquent l’apparition et l’aggravation de l’arthrose de la hanche (coxarthrose) et surtout du genou (gonarthrose). Une augmentation de poids de 1kg est responsable d'une surcharge mécanique de 4kg au niveau du genou.
Le praticien doit agir à deux niveaux.
– D’une part supprimer le facteur favorisant, en l’occurrence la surcharge pondérale grâce à un changement des habitudes alimentaires à long terme.
– D’autre part soulager les douleurs, essentiellement par les injections locales au niveau des zones douloureuses, la rééducation avec massages décontracturants et en exerçant simultanément une activité physique adaptée.
On évite de donner aux sujets obèses de la Cortisone qui a tendance à faire grossir (par rétention d’eau et de sel et par augmentation de l’appétit).
 
 
Mal De Dos – et si c’était un Manque en vitamine D
 
Le déficit en vitamine D amplifie la douleur chronique. Lorsqu’elle est importante, elle peut être responsable de douleurs musculaires diffuses. Elle serait également un facteur de risque de la lombalgie chronique. 
Elle est due à un défaut d’exposition au soleil et à un apport alimentaire insuffisant.
Les preuves s’accumulent pour suggérer que la vitamine D joue un rôle dans la douleur chronique, les troubles de l’humeur et les capacités intellectuelles.
 Devant un mal de dos chronique, le diagnostic de fibromyalgie, de douleurs psychosomatiques ou d’arthrose est alors souvent posé à tort, alors qu’il s’agit en fait d’une carence en vitamine D, qui doit être corrigée.
Les recommandations actuelles sont de normaliser le taux de vitamine D à plus de 30 ng/ml.
Ce n’est pas possible que par le biais de l’alimentation. 
Il est recommandé de s’exposer au soleil, bien entendu sans excès et jamais aux heures les plus chaudes pour limiter le vieillissement cutané et éviter le risque de cancer de la peau.
En pratique, la correction d’une insuffisance en vitamine D doit se faire en 2 temps : d’abord un traitement d’attaque par l’administration de doses élevées en prises « espacées » et parallèlement la prescription d’une dose d’entretien. On utilisera des apports journaliers (800 à 1000 UI) ou bien des doses « espacées » (1 ampoule de 100 000 UI de vitamine D3 tous les 2 ou 3 mois) en fonction de l’exposition solaire.
Le couple calcium-vitamine D étant indissociable, un apport en calcium de 1 gramme par jour est nécessaire, de préférence par l’alimentation.
 
 
Mal De Dos – et si c’était l’Ostéoporose
 
L’ostéoporose n’est pas par elle-même douloureuse. Elle est longtemps silencieuse avant la première fracture. 
Elle est responsable d’une fragilité exagérée des os avec , lors d’un traumatisme minime ou spontanément, un risque accru de fracture de vertèbre, le fameux « tassement vertébral » responsable de douleurs lombaires ou dorsales d’apparition brutale, généralement chez la femme ménopausée. 
Un signe clinique simple est la diminution de la taille.
Une radiographie permet de confirmer le diagnostic de tassement de vertèbre.
Le bilan biologique est normal. Il a pour but d’évaluer la carence en vitamine D et de rechercher une autre cause de tassement (tumeur, myélome, hyperparathyroïdie primitive…).
Le traitement d’une fracture de vertèbre douloureuse repose sur les antalgiques éventuellement le port d’une ceinture de maintien lombaire pour faciliter la reprise des activités. Le repos relatif au lit peut être indispensable mais il faut éviter une immobilisation trop prolongée responsable d’une fonte musculaire et d’une aggravation de la perte osseuse.
Dans un deuxième temps, la patiente reçoit un traitement curatif pour son ostéoporose afin d’éviter la survenue de nouvelle fracture : biphosphonate, ranelate de strontium, traitement hormonal de la ménopause ou raloxifène  associé bien sûr à un apport alimentaire en calcium et une supplémentation en vitamine D.
 
 
Mal De Dos – et si c’était un problème dentaire
 
Un dysfonctionnement de l’articulation et de la musculature de la mâchoire dû à une malocclusion dentaire (mauvais contact des dents inférieures contre les supérieures), peut provoquer des troubles de la posture qui vont se traduire par des douleurs cervicales et des  maux de tête.
Cette mauvaise occlusion peut être provoquée par des extractions dentaires non compensées, des prothèses inadaptées, un traitement d'orthodontie trop brutal, un traumatisme ou par un bruxisme (serrement ou grincement des dents). 
Ce mauvais équilibre de la mâchoire peut même en cas de "terrain prédisposant" se traduire par un tableau douloureux plus diffus de fibromyalgie avec fatigue et  sommeil perturbé. Dans cet état enfin reconnu, très fréquent et à prédominance féminine, les douleurs de mâchoire sont souvent précoces.
Par ailleurs, un état infectieux dentaire peut favoriser toutes les tendinites.
 Il faut consulter un chirurgien-dentiste pour un bilan dentaire et un traitement adapté.
 
 
Mal De Dos – et si c’était une Fibromyalgie
 
Les douleurs diffuses, persistantes, musculaires et en apparence inexpliquées prédominent à certains endroits du corps, le plus souvent dans la région cervicale, lombo-fessière ou dorsale haute. Mais, elles peuvent se manifester aux épaules, aux coudes, près des hanches, des genoux ou dans la paroi thoracique.
 
Répondez par oui ou par non
 Mes douleurs sont diffuses et « baladeuses ». 
Elles touchent plusieurs endroits du corps (cou, lombaires, épaules…) depuis plus de 3 mois.
oui 
non 
 Je les ressens parfois comme des brûlures ou des décharges électriques.
oui 
non 
 J’éprouve souvent des sensations anormales, comme des fourmillements, des picotements, des engourdissements ou des crampes
oui 
non 
 Je suis toujours fatigué dès le matin.
oui 
non 
 Mon sommeil est perturbé, non réparateur.
oui 
non 
 Je me plains d’un ou plusieurs troubles : intestinaux, de la mâchoire, de la concentration et de la mémoire ou des maux de tête.
oui 
non 
 Je suis anxieux, émotif, trop sensible mais initialement non dépressif. Avant, j’étais hyperactif, combatif, dévoué mais avec un stress mal géré et/ounun fort besoin de reconnaissance.
oui 
non 
 
 
A partir de 6 réponses positives sur 7, vous êtes probablement atteint de fibromyalgie.
Consultez sans tarder votre médecin traitant ou un rhumatologue afin de préciser au plus vite le diagnostic.
 La composante dépressive n’est pas la cause mais une conséquence de la douleur chronique.
Le patient fibromyalgique a un seuil de tolérance à la douleur anormalement bas.
La prise en charge la plus précoce possible nécessite une approche personnalisée et souvent multidisciplinaire, elle associe :
Traitements médicamenteux : antalgiques, restaurateurs du sommeil, antidépresseurs, antiépileptiques, vitamine D  mais aussi médecines douces…
Injections locales superficielles personnalisées au niveau des points douloureux.
Méthodes non médicamenteuses : massages doux, chaleur, rééducation active, éventuellement en piscine chauffée, relaxation, au besoin soutien psychologique, traitement d’une mauvaise occlusion dentaire, conseils hygiéno-diététiques et surtout une activité physique douce et régulière avec exercices adaptés…
 
 
Mal De Dos – et si c’était le psoriasis
 
Il peut s’agir du rhumatisme psoriasique, qui appartient au groupe des spondylarthropathies. Il est associé à une maladie de peau très fréquente : le psoriasis avec plaques rouges recouvertes de squames au niveau des coudes, des genoux, du cuir chevelu...et une atteinte des ongles.
Mais, dans plus de 10% des cas, le rhumatisme inflammatoire précède l’apparition du psoriasis cutané. Les douleurs du dos réveillent le patient dans la seconde partie de la nuit et s’accompagnent au réveil d’une raideur qui va être longue à disparaître.
L’existence d’une douleur du talon, de douleurs thoraciques antérieures, d’un œil rouge et douloureux, de tendinites ou d’arthrites des membres (orteil ou doigt en « saucisse »…) est évocateur. Il faut alors rechercher des signes d’inflammation des articulations sacro-iliaques (radiographie, irm ou scintigraphie) et éventuellement la présence de l’antigène HLA B27.
 Attention, on peut se plaindre de lombalgie et d’un psoriasis cutané sans avoir de rhumatisme psoriasique. Le mal de dos peut être banal, mécanique, sans rapport avec la maladie de peau.
Le traitement repose sur les anti-inflammatoires le plus souvent associés à un protecteur de l’estomac. Les traitements locaux sont très efficaces. Il peut s’agir d’infiltrations intra-articulaires de cortisone et surtout d’injections locales superficielles notamment en cas de douleurs rachidiennes ou de tendinite. 
Dans les formes rebelles ou destructrices, un traitement de fond, d’action lente est indispensable, toujours en collaboration avec le dermatologue : le Méthotréxate, efficace sur les manifestations articulaires périphériques mais surtout les anti-TNF qui constituent un progrès thérapeutique remarquable.