Le Tendon d’Achille

Tendon terminal des 3 muscles du mollet qui permettent de nous mettre sur la pointe du pied et de nous propulser vers l’avant lors de la marche.

I - Les Tendinites (ou tendinopathies) d’Achille mécaniques sont les plus fréquentes.

Les tendinites d’Achille atteignent surtout le sportif mais également le non sportif. 

La douleur augmente typiquement à l’effort et à la marche. Elles sont aigües (moins de 6 semaines) ou chroniques (au-delà de 6 semaines).

Le diagnostic est clinique. En s’aidant de l’échographie, on distingue :

1) Les tendinites du corps du tendon (plus de 2cm au dessus de l’insertion), nodulaires ou fusiformes, souvent dues à une cicatrisation après micro ruptures de fibres.
2) Les péritendinites (par inflammation de la gaine qui entoure le tendon) avec douleur et gonflement local, parfois le mode de début d’une tendinite du corps du tendon.
3) Les tendinites d’insertion du tendon achilléen sur le calcanéum, à l’arrière du pied, avec à la palpation une douleur calcanéenne postérieure. Il apparait que l’épine calcanéenne postéro-supérieure radiographique n’est pas significativement en rapport avec les symptômes douloureux.
4) les bursites pré ou rétro achilléennes sont souvent secondaires à un problème de conflit entre la  chaussure parfois à contrefort trop rigide et le bord postéro supérieur du calcanéum parfois trop haut et pointu (« déformation d’Haglund»).
5) Les tendinites calcifiantes chroniques se rencontrent surtout chez les sportifs, parfois après un traumatisme ou des contraintes mécaniques répétées.


II – Les tendinopathies d’Achille peuvent avoir une autre cause.

1) Un rhumatisme inflammatoire : la spondylarthrite et le rhumatisme psoriasique. 
Il s’agit d’une talalgie plantaire, plus rarement postérieure à l’insertion du tendon d’Achille. Une atteinte bilatérale est possible. La douleur du talon survient dès les premiers pas au sol et diminue lentement à la marche. Elle peut révéler le rhumatisme inflammatoire. 
Elle est à différencier de l’aponévrosite plantaire avec sa classique épine calcanéenne inférieure. 
Citons la possibilité d’une bursite érosive rétro calcanéenne dans la polyarthrite rhumatoïde.

2) Une maladie métabolique : souvent ancienne et mal équilibrée, surtout en cas :
    - d’hyperuricémie parfois secondaire à une insuffisance rénale.
    - et d’hypercholestérolémie.

3) Des médicaments :
    - les quinolones : antibiotiques utilisées dans les infections urinaires et orl, pouvant même être responsable d’une rupture du tendon d’Achille.
    - les statines prescrites pour diminuer le taux de cholestérol, pouvant provoquer des douleurs musculaires, voire tendineuses.

III – Deux douleurs pièges

Une douleur achilléenne à début brutal doit faire suspecter une rupture partielle ou totale du tendon : intérêt de l’échographie.
Devant une douleur postérieure du pied avec impotence fonctionnelle, il faut éliminer une fissure de fatigue (de contrainte) du calcanéum : intérêt de la résonance magnétique (irm).

 

IV – Le traitement

- Surélévation du talon par une talonnette viscoélastique pour détendre le tendon, au besoin correction d’un trouble statique du pied par une semelle orthopédique sur mesure. 
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens avec un protecteur gastrique pendant quelques jours.
- La kinésithérapie : massages transverses profonds, ultrasons, ondes de choc, étirements.
- Surtout injections locales superficielles après une palpation minutieuse, efficaces de façon rapide et durable (une ampoule d’anti-inflammatoire associée à un anesthésique local et à une très faible dose de corticoïde d’action rapide).
- Les injections d’acide hyaluronique autour du tendon et de prp (plasma riche en plaquettes) nécessitent des études randomisées.
- Repos sportif indispensable avec reprise progressive et prudente des activités sportives avec étirements préalables. Bien s’hydrater avant, pendant et après l’effort. Port de chaussures confortables avec talon surélevé et talonnette amortissante.