Les rhumatismes inflammatoires

Une polyarthrite rhumatoïde (pr) : polyarthrite destructrice, bilatérale et symétrique, gonflement et douleurs articulaires surtout au réveil, des doigts, des poignets, parfois des pieds, des genoux…, raideur matinale de longue durée. Syndrome inflammatoire, présence des facteurs rhumatoïdes très fréquente mais non spécifique, présence d’anticorps anti-CCP (peptides citrullinés) inconstante mais plus spécifique. Les principaux traitements de fond sont le Méthotréxate et les anti-tnf.
 

Un lupus: polyarthrite non destructrice, signes cutanés, intolérance au soleil, présence d’anticorps antinucléaires quasi constante, d’anticorps anti-ADN natif spécifiques, atteinte rénale aggravant le pronostic. Le principal traitement de fond est le Plaquenil®.

Un syndrome « sec » de Sjögren : sécheresse buccale et oculaire, présence d’anticorps antinucléaires fréquente notamment de type anti SSA et SSB caractéristiques, surtout infiltrat lymphocytaire à la biopsie.

Une spondylarthrite : douleurs lombaires ou fessières inflammatoires, syndrome inflammatoire inconstant, atteinte des articulations sacro-iliaques à la radiologie  mais surtout à l’irm, antigène HLA B27 présent dans plus de 80% des cas, efficacité des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Le rhumatisme psoriasique fait partir du groupe des spondylarthrites. On recherchera des lésions cutanées de psoriasis (plaques rouges recouvertes de squames au niveau des coudes, des genoux, du cuir chevelu…) ou une atteinte des ongles. 
L’existence d’une douleur du talon, d’un œil rouge et douloureux ou d’arthrites asymétriques des membres (des interphalangiennes distales des doigts, d’un orteil en « saucisse »), est évocateur.

Des patients peuvent souffrir à la fois d’un de ces rhumatismes inflammatoires et de fibromyalgie dans10 à 30% des cas. Il est très important de différencier les douleurs fibromyalgiques associées, des douleurs liées au rhumatisme inflammatoire lui-même, afin d’éviter d’aboutir à des prescriptions abusives de cortisone, de Méthotréxate et d’anti-tnf, sans grand résultat, coûteux et surtout à risque.

Une pseudo-polyarthrite rhizomelique (ppr) rhumatisme inflammatoire le plus fréquent du sujet âgé uniquement après 50 ans, douleurs des épaules et des hanches, enraidissement matinal, altération de l’état général, syndrome inflammatoire avec vitesse de sédimentation et CRP élevées, absence de facteurs rhumatoïdes et d’anticorps anti-CCP, efficacité de la cortisone (début par 15 mg par jour et diminution très progressive).
Chez le sujet âgé, une maladie très proche de la PPR, la maladie de Horton doit systématiquement être évoquée devant des maux de tête d’apparition récente, des douleurs du cuir chevelu, du cou et une fatigue anormale. La vitesse de sédimentation et la CRP sont très augmentées. La biopsie de l’artère temporale confirmera le diagnostic. La mise sous cortisone à plus forte dose s’impose alors en urgence afin d’éviter le risque de perte grave de la vision.