La GOUTTE est due à une augmentation de l’acide urique dans le sang (hyperuricémie).
Elle est responsable d’arthrites aigues douloureuses et récidivantes déclenchées par des dépôts de cristaux d’acide urique surtout du gros orteil, mais aussi de la cheville, du genou, du coude, du poignet…, de tendinites d’Achille aigües et de dépôts d’acide urique dans les tissus (tophus, manifestations rénales). Elle a vu sa prévalence augmenter ces dernières décennies et atteint plus souvent l’homme.
Il faut la différentier de la chondrocalcinose articulaire qui atteint surtout les genoux chez les femmes âgées et de la spondylarthrite, surtout le rhumatisme psoriasique.
L’hyperuricémie est souvent associée aux facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels : hypertension artérielle, diabète, obésité, hypercholestérolémie à LDL.
Elle augmente habituellement chez les patients traités par les diurétiques comme le furosémide (Lasilix®). Il importe d’évaluer le bon fonctionnement des reins car il y a un risque de calculs rénaux et d’atteinte de la fonction rénale.
L’hyperuricémie peut aussi être secondaire à une insuffisance rénale.
En cas de crise de goutte, le traitement symptomatique spécifique repose sur la colchicine. Le Colchimax® est souvent prescrit pour limiter le risque de diarrhée. Une injection locale superficielle d’un mélange d’anesthésiant, d’un anti-inflammatoire non stéroïdien et d’une faible dose de corticoïde peut aider dans les formes rebelles. En cas d’intolérance ou de contre-indication à la colchicine, on peut utiliser un anti-inflammatoire non stéroïdien per os.
Attention, l’association colchicine/macrolide y compris la pyostacine est interdite et l’association colchicine/statine augmente le risque de toxicité musculaire. Et prudence, en cas d’insuffisance rénale très évoluée (dfg inférieur à 30 ml/min).
Un traitement de fond pour baisser cet excès d’acide urique est indiqué chez les patients ayant des crises articulaires de goutte répétées, des tophi ou des lésions radiographiques…avec une hyperuricémie importante.
Le traitement de fond hypouricémiant repose sur l’allopurinol (Zyloric®) dans un premier temps ou le fébuxostat (Adénuric®) d’introduction plus récente. Le fait de baisser le taux d’acide urique à moins 60 mg/I (360μmol/I) grâce au traitement hypouricémiant et l’hygiène de vie réduit les crises de goutte et les évènements cardio-vasculaires.
Des réactions cutanées allergiques (toxidermie bulleuse) sont possible avec l’Allopurinol, surtout en présence du gène HLA-B 5801 notamment chez les asiatiques tout particulièrement la population Vietnamiennes.
L’Adénuric® peut être prescrit en cas d’insuffisance rénale modérée mais est contre-indiqué en cas de cardiopathie ischémique ou d’insuffisance cardiaque.
Il est capital de débuter le traitement de fond hypouricémiant à faible posologie ave une augmentation progressive, à distance de la crise aiguë, sous couvert d'un traitement préventif de crise de goutte en y associant une faible dose de colchicine pendant les premiers mois de traitement.
Il existe un terrain génétique bien connu, mais une mauvaise hygiène alimentaire peut jouer un rôle aggravant.
CONSEILS DIÉTETIQUES EN CAS DE GOUTTE OU D'AUGMENTATION DE L'URICÉMIE
Interdire: Alcools forts (whisky, rhum, vodka), bière même sans alcool riche en purines, sodas et jus de fruits riches en fructose, abats comme le foie et le ris de veau.
Limiter: Viandes rouges, charcuteries, sauces riches en matières grasses, gibiers, aliments frits ou industriels transformés, fruits de mer, certains poissons gras (anchois, maquereau, sardines, harengs, saumon, thon), œufs de poissons, champignons, asperges…
Encourager:
- Perte de poids progressive si obésité
- Activité physique régulière
- Boire abondamment plus de 2 litres d’eau par jour
- Produits laitiers allégés
- A noter que la consommation de vitamine C (500mg/jour), des sources végétales d’acides gras oméga 3 et de cerises diminuerait le risque de goutte.