Acide hyaluronique : question/réponse
L'acide hyaluronique peut-il soulager une arthrose du genou?
"J'ai 58 ans et je suis atteinte depuis un an d'une arthrose du genou qui me fait souffrir dès que je suis debout. Mon alimentation est adaptée et j'ai été traitée par anti-inflammatoires et une infiltration de cortisone. Mon rhumatologue me propose des injections intra-articulaires d'acide hyaluronique. Est-ce efficace ?"
L'acide hyaluronique peut effectivement représenter une alternative intéressante après échec du traitement classique (anti-inflammatoires, antalgiques, perte de poids par hygiène alimentaire, kinésithérapie…).
Ce traitement local, par voie latero-rotulienne externe) qui est administré par injections dans l'articulation à trois reprises, permet de lubrifier l'articulation et d'amortir les chocs.
Ces injections soulagent souvent les patients et redonnent de la mobilité, surtout dans les arthroses modérées, pas trop évoluées. Elles peuvent également dans certains cas, être utiles dans les formes avancées d’arthrose.
Elles sont effectuées par un spécialiste, sont bien tolérées et ne présentent aucun risque. Il existe aujourd'hui sur le marché différents produits remboursés par la Sécurité sociale. (Arthrum®, Go_on®, Hyalgan®, Sinovial®, Ostenil®…)
Elles peuvent etre effectuées en une seule injection (Synvisc-one®, Arthrum mono-injection® ou Durolane® partiellement ou non rembrousées par la sécurité sociale).
Il est impératif que ces injections intra-articulaires soient effectuées dans un environnement stérile, selon une méthodologie rigoureuse.
Les 3 injections dans le genou sont faites après ponction articulaire (s’il existe un épanchement articulaire) classiquement à une semaine d’intervalle.
Pour ma part, je les pratique à 3 ou 4 semaines d’intervalle et j’y associe au niveau des points douloureux à la palpation, des injections locales très superficielles constituées d’un mélange d’anesthésiant, d’anti-inflammatoire et d’une très faible dose d’un corticoïde à action rapide.
Ne pas recommander la viscosupplémetentation peut induire une surconsommation de médicament qui ne sont pas anodins (comme les anti-inflammatoires, la cortisone ou les antalgiques majeurs) parfois même à une mise en place d’une prothèse du genou.
Ces infiltrations sont autorisées chez les patients, souvent âgés, sous antiagrégants plaquettaires (aspirine à faible dose, Plavix®) ou anticoagulants (Sintrom®, Previscan® ou Coumadine® avec INR < 2,5, Xarelto®, Pradaxa® ou Eliquis®).
Les infiltrations d’acide hyaluronique peuvent également être effectuées en cas d’arthrose de hanche débutante ou modérée (radio ou écho guidées) d’arthrose d’épaule (omarthrose sans capsulite rétractile) ou du pouce (rhizarthrose)…
Elles ont un effet bénéfique retardé mais prolongé. On peut y associer une petite dose de cortisone chez les patients très douloureux, nécessitant un soulagement rapide. D’ailleurs en cas de poussée inflammatoire d’arthrose, la visco-supplémentation devrait être envisagée qu’après avoir assécher l’épanchement par une infiltration de corticoïdes.