Les douleurs de l'épaule

L’épaule est une articulation complexe, très mobile qui comporte 3 os : l’humérus, l’omoplate ou scapula et la clavicule.
Dans la grande majorité des cas, les douleurs d’épaule sont liées à une atteinte de la coiffe des rotateurs composée des tendons de 4 muscles (sus-épineux, sous-épineux, sous-scapulaire et petit rond) qui sont autour de l’articulation : il s’agit des périarthrites de l’épaule.
Attention, une douleur d’épaule peut être un piège et provenir d’ailleurs comme dans un infarctus du myocarde, une maladie du poumon, de la plèvre, du pancréas…ou une rupture partielle du muscle grand pectoral lors d’une activité sportive comme la musculation.

I- PÉRIARTHRITES SCAPULO-HUMÉRALE (PSH)

Des calcifications, d’origine inconnue, sont fréquemment observées au niveau de la coiffe des rotateurs. Elles sont le plus souvent asymptomatiques mais peuvent être responsables de douleurs d’épaule parfois aigues. Ce terme psh correspond à plusieurs tableaux cliniques différents qui sont favorisés par un surmenage fonctionnel de l’épaule lors de certaines activités sportives ou professionnelles notamment par des gestes répétés avec élévation du bras.

1-Les TENDINITES responsables d’épaules douloureuses simples

  • Visualisées à l’échographie ou à l’irm,
  • Le plus souvent tendinite du sus-épineux et ténosynovite du long biceps,
  • La douleur d’épaule est mécanique lors de certains mouvements sans limitation de la mobilité active et passive.
  • Un espace trop limité sous l’acromion (saillie de l’omoplate) appelé conflit sous acromial peut les favoriser

2-La BURSITE AIGÜE responsable d’épaule hyperalgique

  • La douleur est intense, permanente et exacerbée par le moindre mouvement du fait de l’inflammation de la bourse séreuse sous acromiale.

3-La CAPSULITE RETRACTILE responsable d’épaule bloquée

  • Le diagnostic clinique est évident : douleur et raideur prolongée d’origine capsulaire avec limitation de tous les mouvements de l’épaule aussi bien actifs que passifs. Les radiographies sont normales. Mais, toutes les raideurs d’épaule ne sont pas des capsulites.
  • Elle peut survenir dans les suites d’une tendinite d’épaule non traitée mais elle a souvent les mêmes étiologies que l’algodystrophie (traumatisme, intervention chirurgicale du membre supérieur, immobilisation plâtrée…), peut faire partie d’un syndrome épaule- main. Parfois aucune cause n’est décelée.

4-Une RUPTURE d’un ou des tendons de la coiffe des rotateurs
    • Le plus souvent spontanée ou après un effort minime, chez les sujets plutôt âgés avec une coiffe déjà détériorée,
    • Le signe essentiel est une perte de la force musculaire avec une dissociation entre une mobilité active limitée et une mobilité passive normale,
    • Il peut s’agir d’une rupture partielle ou totale d’une épaule douloureuse simple : valeur de l’échographie ou de l’irm,
    • Les ruptures anciennes peuvent se compliquer d’arthrose de l’épaule.

Le traitement des PSH

  • Antalgiques et anti-inflammatoires non-stéroïdiens par cures courtes,
  • Injections locales superficielles très efficaces,
  • Eventuellement une infiltration intra articulaire de cortisone surtout en cas de capsulite ou de ténosynovite du long biceps ; une infiltration sous-acromiale en cas de bursite aigüe,
  • Rééducation douce et progressive si  capsulite rétractile ou rupture, pour une récupération des amplitudes,
  • Rarement intervention chirurgicale, surtout si conflit sous-acromial ou rupture avec impotence fonctionnelle importante qui ne récupèrent pas malgré un traitement médical bien conduit pendant plusieurs mois.

II-ARTHROSE DE L’ÉPAULE OU OMARTHROSE

Elle est rare contrairement à l’arthrose du genou, de la hanche ou des doigts et concerne essentiellement le sujet âgé de plus de 60 ans.
Elle associe douleurs et raideurs d’épaule. Ce sont les radiographies simples qui font le diagnostic avec interligne articulaire diminué.
Elle est généralement secondaire à :

  • un traumatisme ancien comme une fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus ou de la glène de l’omoplate,
  •  une chondrocalcinose articulaire (arthrite métabolique par dépôt de cristaux de pyrophosphate de calcium, différent de la goutte),
  • une rupture complète des tendons de la coiffe des rotateurs,
  •  une ostéonécrose aseptique de la tête tumorale, parfois dans les suites d’un traitement corticoïde, d'une chimiothérapie ou d’un alcoolisme chronique,
  •  une instabilité d’épaule après subluxations postérieures ou luxation,
  •  dans les suites d’une arthrite infectieuse de l’épaule ou d’un rhumatisme inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde (de plus en plus rare, grâce à l’efficacité du méthotrexate ou des biothérapies).

Le traitement de l’omarthrose

  • Antalgiques, d’antiinflammatoires non stéroïdiens, par cures courtes renouvelable en cas de crise douloureuse
  • Injections locales superficielles,
  •  Infiltrations intra articulaire de corticoïdes voire d’acide hyaluronique.
  • Kinésithérapie avec pour objectifs la diminution de la douleur et l’amélioration de la mobilité articulaire.
  • En cas d’inefficacité du traitement médical, la mise en place d’une prothèse d’épaule peut être discutée.